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Publié le Août 12, 2007 - 08:10 PM
Prières8/11/05 – RENCONTRE INTERRELIGIEUSE aux Sables d’Olonne


La prière juive


" L'arme essentielle du Juif c'est la prière. Et toutes les guerres que l'homme doit disputer, que ce soient les guerres contre son mauvais penchant ou les autres guerres contre ses opposants, ceux qui sèment toutes sortes d’obstacles sur son chemin, toutes ces guerres doivent se livrer par la prière. Et de la prière provient toute la vitalité de l'homme. " ( Paroles de Sages, « Likoutey Etsot, Prière n° 2 )

Les prières sont des mots articulés et prononcés par les organes de la parole, et adressées au Créateur. Ce sont aussi des réceptacles destinés à contenir les bénédictions de D.ieu. Elles sont les contenants des flux spirituels, précurseurs des « cadeaux octroyés par Dieu. .

Dans le judaïsme, la prière a un pouvoir illimité. Toutes les prières sont écoutées et toutes sont prises en compte par D… qui les désire et les attend. Mais il faut préciser aussi que dans le judaïsme, il n’y a aucun intermédiaire entre l’homme et D.ieu ; il peut donc s’adresser directement à lui. La prière juive se fait en Hébreu, elle est le plus souvent chantée et vivement rythmée. Prière se dit en Hébreu « téfilah », et il est intéressant de savoir que la racine de ce mot signifie s'évaluer, se juger (léitpallél). Cela nous indique que la prière est autant pour l'homme lui-même que pour D.ieu. Cependant, aucun Juif ne doit consacrer sa vie uniquement à la prière et même un rabbin, chef spirituel et religieux, a le devoir d’avoir d’autres occupations et d’avoir une vie de famille.
Les prières sont aussi vieilles que l’humanité. Mais tant qu’on offrait des sacrifices, elles avaient un caractère spontané et irrégulier, tandis qu’après la destruction du Temple et de Jérusalem par Titus en 70 après J.C., elles deviennent codifiées et institutionnelles. Il est bien évident que la prière n’a pas été inventée à la suite de la destruction du Temple, mais il fallait désormais donner à la prière publique une forme plus générale, et valable pour tous, capable de remplacer les sacrifices interrompus. La synagogue favorisera cette institution. .

Bien sûr, la Bible elle-même, en toutes ses parties, renferme d’admirables prières :
Les Psaumes en donnent également de nombreux et splendides exemples.

Je viens de parler de la synagogue. Cela m’amène à évoquer maintenant le lieu de la prière juive et ses différentes formes. Rappelons tout de suite que l’origine étymologique grecque de ce mot est le rassemblement, mot hautement symbolique dans le judaïsme.
La prière étant, pour reprendre l’expression consacrée, un « face à face » entre l’homme et Dieu, elle peut se faire, en théorie, à peu près n’importe où. Cependant, bien entendu, deux endroits sont privilégiés : la maison, lieu du foyer et donc de l’âme juive, et la synagogue. ( Je ne parlerai pas ce soir du cimetière, lieu particulier associé à des prières particulières.)

Certaines prières peuvent se faire chez soi ou à la synagogue, d’autres ne peuvent se faire que dans l’un des deux endroits. Les juifs se tournent physiquement et spirituellement vers le temple de Jérusalem pour prier. Ils prient assis ou debout, mais jamais ni à genoux, ni prosternés.

Il serait trop long de détailler toutes les prières, mais je vais évoquer les plus importantes.

Avant de commencer je voudrais évoquer les « accessoires » de la prière juive. Pour faire une prière, un homme juif doit obligatoirement avoir la tête couverte. Le plus souvent, il porte donc ce que l’on appelle une « kippa ». Le matin et les jours de fête, il porte également le talith, « châle de prière ».

Revenons aux prières elles-mêmes.

Dès le matin, l’homme et la femme juive doivent réciter une prière, une sorte de profession de foi au cours de laquelle la personne reconnaît la suprématie divine et remercie D.ieu de lui avoir permis de voir un nouveau jour. Puis l’homme doit mettre sur son front et sur son bras les « Tefilin », mot que l’on traduit par « phylactères ». Ce sont des cubes de cuir renfermant des parchemins sur lesquels sont inscrits des prières. Le temps qui m’est imparti étant limité, nous répondrons éventuellement ensuite à vos questions.

Puis la journée est rythmée par trois prières : celle du matin : Cha’harit ; celle de l’après-midi : min’ha ; et celle du soir, Arvith.
On les appelle parfois « les prières des patriarches » car chacune d’elle est inspirée par un patriarche, dans l’ordre chronologique : celle du matin par Abraham ; celle de l’après-midi par Yits’hak (Isaac) ; celle du soir par Yaacov (Jacob). Ces trois prières sont également récitées le Shabbath, le samedi, et les jours de fête, mais avec quelques nuances et encore plus de ferveur et de dynamisme.
Petite parenthèse : ce jour, important et sacré entre tous, bénéficie de psaumes et de prières spéciaux pour son accueil et d’une cérémonie particulière de « fermeture », très ritualisée et très intense. L’encadrement de ce jour par ces temps forts de prière montre sa sacralité.

Revenons aux trois prières régulières :
Ces trois prières sont elles-mêmes rythmées par deux pôles essentiels : Le « Chéma » et la « amidah ».
Le Chéma est une profession de foi dont l’importance est si grande que c’est la dernière prière que récite un être humain ou que l’on récite pour lui. On en connaît essentiellement la première phrase, mais c’est en fait un long passage dont je vais vous citer et vous traduire le début :
Ecoute, Israël, l’Eternel, notre D.ieu, l’Eternel est UN.
Le Chémâ Yisrael est en fait un verset de la Torah (Deutéronome, VI, 4), que l'on dit quatre fois par jour pour affirmer que Dieu est unique. Quatre fois car on le récite, comme je viens de le dire, au cours des trois prières, mais on doit le dire également le soir avant de se coucher.
Le deuxième pôle de la prière est la amidah, grand moment de recueillement personnel. Cette partie de la prière se fait debout, d’abord à voix basse, et elle obéit à une attitude précise et codifiée. Elle comporte 18 bénédictions. Dans ce passage, on prie essentiellement D.ieu de nous accorder ce qui nous manque.
J’ai dit tout à l’heure que la prière est pour nous un moment privilégié de relation entre l’individu et D.ieu. Pourtant, certaines prières ne peuvent s’effectuer que s’il y a ce qu’on appelle le « minyane ».

Ce mot, qui signifie littéralement "nombre" ou "quorum", est une assemblée de dix Juifs qui "sont bar-mitsva", c'est-à-dire qui ont dépassé l'âge de 13 ans qui est l'âge à partir duquel on est considéré comme responsable et majeur religieusement.
Ce nombre est cité dans la prière d'Avraham pour sauver Sodome (Béréchite , La Genèse, 18, 32). [ Il aurait suffit de dix justes pour que D.ieu épargne la ville de la destruction.]
Il est toujours préférable, même si cela n’est pas indispensable, de faire la prière dans un minyane car la chékhina (présence divine) y réside davantage que dans la prière individuelle ou dans la prière à deux ou à trois.
L'exemple du minyane vient du groupe des dix chefs de tribus qui furent envoyés par Moché/Moïse pour aller prendre connaissance de la terre d’Israël et en rapporter un témoignage représentatif. (Le témoignage de 10 homme paraît plus objectif et plus représentatif que celui d’un seul homme.) .
On parle de minyane comme d'un quota de 10 quand il est atteint.
Tout Juif a valeur pour rendre complet et plein le minyane, quel que soit son degré de science, de pratique ou de sainteté. Et 9 grands Sages, instruits, saints, considérés et riches, etc. ne sont rien sans ce dixième, fut-il le plus simple.
Cela doit nous inspirer un immense respect pour tous et avec égalité. C’est également une leçon d’humanité et d’humilité.
Les principales prières qui exigent la présence du minyane sont la lecture publique de la Torah, qui se fait le shabbath, le lundi, le jeudi et les jours de fête, les 7 bénédictions du mariage, une circoncision, une « bar mitzvah, cérémonie de passage d’un garçon à sa majorité religieuse, une partie de la amidah dont j’ai parlé tout à l’heure, la prière d’aide aux endeuillés, le Qaddiche, qui est la prière des morts, et une bénédiction particulière que l’on appelle « prière des Cohanim », c’est-à-dire des Cohens … . .

Pour vous montrer que le judaïsme n’est pas replié sur lui-même et qu’il n’a aucune prétention, je voudrais terminer par citer la bénédiction que l’on fait après la lecture de la Torah, le chabbath, avant la prière pour l’Assemblée et la bénédiction du mois : c’est ce que l’on appelle « la prière pour les gouvernants ». En effet, les Juifs étant disséminés dans tous les pays de la terre, ils ont un devoir : celui d’être reconnaissants envers le pays dans lequel ils vivent et d’attirer sur ses dirigeants (quelques soient ses opinions politiques !) la bénédiction du Tout-Puissant.

En conclusion, je dirai que la prière juive est un grand moment de communion inter et extra synagogal.
 
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