Foire aux questions

- Pour adhérer : Adhésion - Dispositif spécifique pour 2024 (cliquer )

- Pour nous contacter, participer à la vie de la CMRP,
- Mode d'emploi du site :
Cliquer ICI
Agenda
Webinaires à revoir

Refaire la France Replay dy débat aux Bernardins.

Sur l'Islam, débat entre Remi Brague et Ghaleb Bencheikh. Replay du débat aux Bernardins. Cliquer.

L'Islam et la liberté de conscience - Fondation de l'islam de France.
Si vous n'avez pas pu assister à ce Colloque en direct, il est visible en Replay sur la video de la Fondation de l'Islam de France ( cliquer )

Le Cri de la Paix, Religions et Cultures en dialogue, Rome 23 au 25 octobre 2022.
Avec Sant'Egidio. Autour de la guerre en Ukraine.
Video de l'Assemblée inaugurale, le 23 octobre 2022"
Frère Alois de Taizé : La prière comme source de paix. Cliquer.

- Vidéo de la conférence donnée le mercredi 17 novembre 2021 , animée par Mgr Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, et Mme Nayla Tabbara, présidente de la fondation libanaise Adyan et professeure à l'Université Saint-Joseph de Beyrouth.

- Vidéo de l'hommage-prière interconvictionnelle pour les victimes de la pandémie par l'association Agir pour la Fraternité.Paris 15e (cliquer)

- Mardi 5 février 2021 : vidéo-conférence :Fondacio, La dimension spirituelle des enjeux actuels, regards croisés ; juif, catholique, musulmane"> Revoir la rencontre du 5 février.

Vidéo à revoir : Cultiver la paix avec Louis Massignon.

Publié le Fév 12, 2003 - 11:51 AM
Vivre ensembleInternational


Déclaration du Conseil Européen de responsables religieux





Ensemble pour la Paix (*)

12 novembre 2002 - A l'issue d'une réunion tenue à Oslo, des leaders religieux de haut niveau venus de toute l'Europe ont annoncé la création d'un Conseil européen de responsables religieux affilié à la Conférence mondiale des religions pour la paix. La réunion a adopté la déclaration suivante :

Au sein de la Conférence mondiale des religions pour la paix (WCRP) rassemblement mondial de conseils multireligieux engagés pour la paix, nous nous sommes constitués aujourd'hui en Conseil européen de responsables religieux. Nous sommes conscients de l'histoire sanglante des guerres religieuses en Europe ainsi que des tentatives faites actuellement pour déformer les religions en vue d'alimenter des conflits ethniques dans ce continent et dans le reste du monde. Nos communautés s'efforcent depuis longtemps de rejeter cette utilisation abusive de la religion. La création de notre Conseil s'appuie sur notre refus commun de cet abus et témoigne de notre volonté de travailler ensemble pour la paix.



Respectueux de nos différences, nous sommes des représentants à la fois des trois religions historiques de l'Europe et de six autres qui s'y sont installées plus récemment. Nous appartenons à des communautés qui ont un sens aigu de la dignité de la personne humaine. Notre horizon religieux embrasse - et dépasse aussi - les sphères sociales, économiques et politiques de l'existence. Cette vision est à l'origine d'un engagement profond au service du bien commun.

Les responsables religieux que nous sommes sont déterminés à collaborer pour mettre un terme aux conflits, pour réaffirmer, au nom de la religion, la condamnation de la terreur et pour promouvoir la justice et la coexistence pacifique au sein de la diversité des peuples, des religions et des traditions en Europe.

Nous créons ce Conseil à un moment crucial. L'Europe est engagée dans un processus négocié de changement historique dans lequel le libre épanouissement de ses religions, de ses cultures et de ses traditions diverses doit avoir sa place. L'intégration européenne doit aboutir à une union de ce continent fondée sur cette diversité pleinement respectée, non sur une uniformité mono culturelle. En particulier, les décisions prises par les institutions variées qui sont responsables de l'intégration politique de l'Europe doivent tenir compte de la diversité des traditions religieuses et des cultures ainsi que des points de vue exprimés par leurs représentants. Nous nous engageons à clarifier les valeurs partagées respectant la diversité et contribuant au bien commun, et nous adressons un appel aux hommes politiques, au niveau des Etats et de l'Europe dans son ensemble, pour un dialogue sérieux, systématique et continu au moment où nous travaillons ensemble à construire l'Europe comme notre demeure commune. Nous reconnaissons, en particulier, l'importance de l'oeuvre confiée à la Convention européenne. Nous demandons que la constitution à venir reconnaisse l'importance de la religion en Europe et prévoie des procédures appropriées de dialogue avec les religions.


Tandis que le tissu social de l'Europe se transforme, la vie en commun y fait face à de nombreux défis. Le chômage et l'exclusion offrent un terrain fertile à des tensions dans bien des pays. Demandeurs d'asile et réfugiés se heurtent de plus en plus souvent à des frontières fermées. Les partis extrémistes profitent de la xénophobie et du mécontentement. Les populations nomades continuent d'être opprimées en beaucoup d'endroits. La solidarité avec les pauvres s'affaiblit. Le trafic des jeunes femmes, le commerce et l'usage de la drogue, les pratiques mafieuses s'aggravent et sont une menace pour nos sociétés. Il faut répondre à ces défis par des mesures pratiques, mais celles-ci doivent être basées sur des valeurs morales et sur l'éducation. Nous sommes déterminés à collaborer, en tant que responsables, et par nos communautés, pour construire le consensus moral nécessaire pour y parvenir.

En matière de conflits, le rôle de la religion est paradoxal. On peut l'exploiter a des fins de haine et de guerre. Les guerres religieuses, les croisades, les pogroms et les jihads ont marqué l'histoire de l'Europe. Nos religions nous enseignent que cela est mal. Nous sommes déterminés à mettre en oeuvre les ressources morales profondes de nos traditions religieuses en vue de la paix, de la justice, de la vérité et de la réconciliation. Tandis que des fondamentalistes politiques tentent de faire un mauvais usage de ces traditions, nous nous reconnaissons responsables de démontrer que nos communautés sont capables d'agir ensemble pour le bien commun.

L'expérience douloureuse des Balkans et de la Tchétchénie montrent, de façon concrète, que les conflits ne peuvent être réglés par la violence et le terrorisme. Nous condamnons les attentats terroristes comme celui qui vient d'être commis à Moscou. Nous en appelons à une solution pacifique de tous les conflits, et nous sommes engagés à favoriser leur juste règlement. Des conseils interreligieux nationaux indépendants qui font partie du réseau de la WCRP travaillent à mettre un terme à ces conflits. De tels efforts multireligieux nationaux sont essentiels et doivent s'intensifier encore, mais ils doivent être secondés et renforcés par une action multireligieuse pan-européenne. Nous sommes déterminés à fournir une plate-forme européenne multireligieuse pour appuyer les efforts nécessaires en vue de la paix et de la réconciliation entre les fidèles de nos religions et dans l'arène politique.

Dans un univers de plus en plus mondialisé, l'Europe est appelée à contribuer aux efforts entrepris dans les autres continents en vue de construire la paix. Comme responsables religieux, nous sommes préoccupés de la perspective d'une guerre en Irak Tous les moyens doivent être mis en oeuvre pour une solution pacifique du conflit. Nous nous félicitons des efforts engagés pour résoudre la crise par des moyens diplomatiques et prenons note, en particulier, de l'importance de la stratégie adoptée à l'unanimité par le Conseil de sécurité des Nations Unies. Nous appelons les responsables politiques de l'Irak à se conformer là la résolution de l'ONU. Nous demandons aussi à la communauté internationale de faire respecter la règle de droit applicable, en accord avec les normes morales communément admises sur l'emploi de la force et avec un profond souci des souffrances du peuple irakien.

Le conflit actuel, non résolu, au Proche Orient nous interpelle aussi comme responsables religieux européens. Il est d'une importance cruciale de comprendre le rôle de la religion dans cette situation. Le processus d'Oslo a échoué notamment parce qu'il ne prenait pas suffisamment en compte les dimensions religieuses du conflit. Un effort majeur est nécessaire pour soutenir la coopération entre les communautés de croyants de la Terre Sainte tendant à jeter les bases morales communes d'une paix juste. Nous sommes déterminés à les soutenir dans leur recherche de la paix.

Dans le travail de notre Conseil avec nos communautés et les institutions européennes pour mettre un terme aux conflits, réaffirmer le refus de la terreur et promouvoir la justice et la co-existence pacifique en Europe et dans le monde, nous avons conscience du fait que nos traditions religieuses, chacune à sa manière, nous appellent à l'espérance. Fortifiés par cette espérance, nous relevons le défi de construire ensemble la paix.

Notes du Conseil européen de responsables religieux (Oslo, 11-12 novembre 2002)

Le Grand Rabbin René-Samuel Sirat, de Paris, a fait remarquer que cet organisme est en Europe le premier conseil multireligieux composé de hauts responsables religieux, et qu'il comprend des membres des trois religions historiquement présentes en Europe ainsi que de six religions qui s'y sont établies plus récemment.

L'Evêque Gunnar Stalsett, évêque luthérien d'Oslo, a noté l'histoire sanglante des guerres religieuses en Europe et les tentatives actuelles de déformer les religions pour entretenir les conflits en Europe et dans le reste du monde. Dans un tel contexte, le Conseil doit se fixer pour tâche de travailler au règlement des conflits, de rompre le lien entre la religion et la terreur et de promouvoir la justice et la co-existence pacifique au sein de la diversité des nations, des religions et des traditions en Europe.

Le Cardinal Daneels, archevêque catholique de Malines-Bruxelles, a dit que le Conseil devra faire appel aux hommes politiques européens, au niveau de chaque pays et du continent tout entier, pour un dialogue sérieux, systématique et continu tandis que l'Europe se construit comme la demeure commune de cultures et de traditions diverses.

Le Dr. Mustafa Ceric, grand Mufti de Bosnie-Herzégovine, a fait observer que la coopération interreligieuse est la clé du rétablissement de la paix dans les Balkans. Il a invité le Conseil à soutenir et à renforcer ce qui se fait déjà dans ce domaine.

Le Métropolite Kirill, de l'Eglise orthodoxe russe, a noté que le récent attentat terroriste de Moscou avait mis en évidence les liens de l'extrémisme religieux avec le violent conflit qui se poursuit en Tchétchénie. Il a noté que dans le processus politique en cours pour faire l'unité du l'Europe, les différences religieuses et culturelles doivent être reconnues pour empêcher un "conflit de civilisations".

Les participants se sont félicités de la stratégie adoptée à l'unanimité par le Conseil de Sécurité des Nations Unies à propos de l'Irak, et ils ont demandé que l'autorité politique irakienne se conforme à la résolution de l'ONU.

La Conférence mondiale des Religions pour la Paix (WCRP) est un rassemblement mondial de conseils nationaux et multireligieux engagés au service de la paix. Le Dr. Vendley, secrétaire général, a fait observer que les leaders religieux européens devaient agir solidairement avec les communautés de croyants au Proche Orient dans la quête d'une paix qui tienne compte des différences aussi bien politiques que religieuses.



(*) Photo du site international de la WCRP :
www.religionsforpeace.org

 
Liens relatifs
· Plus à propos de Vivre ensemble


Article le plus lu à propos de Vivre ensemble:
Transmission des valeurs dans le catholicisme.