Foire aux questions

- Pour adhérer : Adhésion - Dispositif spécifique pour 2024 (cliquer )

- Pour nous contacter, participer à la vie de la CMRP,
- Mode d'emploi du site :
Cliquer ICI
Webinaires à revoir

Refaire la France Replay dy débat aux Bernardins.

Sur l'Islam, débat entre Remi Brague et Ghaleb Bencheikh. Replay du débat aux Bernardins. Cliquer.

L'Islam et la liberté de conscience - Fondation de l'islam de France.
Si vous n'avez pas pu assister à ce Colloque en direct, il est visible en Replay sur la video de la Fondation de l'Islam de France ( cliquer )

Le Cri de la Paix, Religions et Cultures en dialogue, Rome 23 au 25 octobre 2022.
Avec Sant'Egidio. Autour de la guerre en Ukraine.
Video de l'Assemblée inaugurale, le 23 octobre 2022"
Frère Alois de Taizé : La prière comme source de paix. Cliquer.

- Vidéo de la conférence donnée le mercredi 17 novembre 2021 , animée par Mgr Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, et Mme Nayla Tabbara, présidente de la fondation libanaise Adyan et professeure à l'Université Saint-Joseph de Beyrouth.

- Vidéo de l'hommage-prière interconvictionnelle pour les victimes de la pandémie par l'association Agir pour la Fraternité.Paris 15e (cliquer)

- Mardi 5 février 2021 : vidéo-conférence :Fondacio, La dimension spirituelle des enjeux actuels, regards croisés ; juif, catholique, musulmane"> Revoir la rencontre du 5 février.

Vidéo à revoir : Cultiver la paix avec Louis Massignon.

Publié le Juil 16, 2006 - 12:06 AM
Dialogue interreligieux

4° Colloque interreligieux de GANAGOBIE
Monastère Notre Dame de GANAGOBIE 30 - 31 mai & 1 juin 2006.


Intervention de Mme Jacqueline MARTIN,
Membre de la commission baha'ie sur la famille.


1- Présentation de la foi bahá'íe.
2- Le Respect de la Vie à naître pour une Culture de la Paix.



Présentation de la foi bahá'íe


La foi bahá'íe est une religion révélée, indépendante et apolitique. Sans clergé, elle est administrée à l'échelle locale, nationale et mondiale par des conseils élus sans propagande électorale ni candidature, tout bahá'í majeur étant électeur et éligible. Le centre spirituel et administratif de la foi bahá'íe se trouve sur le mont Carmel à Haïfa en Israël, lieu du dernier exil et du décès de Bahá'u'lláh, son fondateur.


Historique


Le 23 mai 1844, un jeune homme "le Báb", précurseur de la foi bahá'íe, annonça en Perse la venue imminente d'un grand éducateur mondial, le Promis ou le Messie attendu par toutes les Ecritures. Dans leurs efforts pour exterminer ce mouvement naissant, les autorités de la Perse fusillèrent le Báb (1850) et martyrisèrent plus de vingt mille de ses adeptes.

Bahá'u'lláh, fils d'un dignitaire de la cour, accepta l'appel du Báb, mais échappa au massacre. Il fut néanmoins emprisonné, torturé, dépossédé de ses biens, puis banni à perpétuité de son pays natal. Il fut tout d'abord exilé à Bagdad, d'où il déclara, en 1863, être le "Promis Universel" annoncé par le Báb. Puis il fut exilé à Constantinople et à Andrinople. Détenu ensuite dans la ville-prison de Saint Jean d'Acre (Akká), en Terre Sainte, il y mourut en 1892, mettant un terme à quarante années d'exil et d'emprisonnement. Durant toutes ces années, il révéla ses enseignements qui donnèrent lieu à une importante littérature.

Le fils de Bahá’u’lláh, Abdu’l-Bahá, seul interprète autorisé des Ecrits sacrés, succéda à son père en présidant à la destinée de la communauté. Par ses Ecrits et ses voyages il contribua au développement de la jeune religion. A sa mort en 1921, son petit-fils, Shoghi Effendi fut nommé Gardien de la foi bahá’íe, et établit durant son ministère l’ordre administratif bahá’í tel qu’il existe aujourd’hui. Après sa mort en 1957, et depuis 1963, date de sa première élection, la Maison Universelle de Justice collège de neuf personnes, dirige la communauté.

Croyance


Selon les enseignements de Bahá’u’lláh, Dieu intervient aux différents stades de l’évolution de l’humanité par l’intermédiaire de ses messagers. Ces manifestations de Dieu délivrent alors un message à travers l’établissement d’une nouvelle religion. Les enseignements ainsi délivrés permettent à l’humanité de progresser dans son évolution.

Bahá’u’lláh dit, en parlant des différents systèmes religieux : « Ces principes et lois, ces puissants systèmes si fermement établis, procèdent d’une même source et sont les rayons d’une seule lumière » (Extraits des Ecrits de Bahá’u’lláh, p. 189).
Ainsi les bahá’ís considèrent que toutes les grandes religions émanent de Dieu et constituent les différentes étapes d’un même plan divin. Il n’existe en réalité qu’une seule religion, la religion de Dieu qui évolue continuellement. La foi bahá’íe est l’étape la plus récente de cette religion qui sera amenée à évoluer encore dans le futur, ainsi Shoghi Effendi résume ce concept de révélation progressive en expliquant que : « La vérité religieuse n’est pas absolue mais relative, que la révélation divine est un processus continu et progressif, que toutes les grandes religions du monde sont d’origine divine, que leurs principes de base sont en complète harmonie, que leurs buts et objectifs sont les mêmes, que leurs enseignements sont les facettes d’une même réalité, que leurs fonctions sont complémentaires, qu’elles ne diffèrent que dans les aspects secondaires de leurs doctrines et que leurs missions représentent les étapes successives de l’évolution spirituelle de la société humaine. »

Principes essentiels


Le but de la religion divine est de favoriser l'épanouissement individuel, l'équilibre et le bonheur de la société en y établissant la concorde, la justice et l'unité.
Pour atteindre cet objectif, Bahá'u'lláh a énoncé quelques points de doctrine et sociaux tels que :

- Promouvoir l'unicité de Dieu, l'unité des religions et de l'humanité
- Rechercher la vérité d’une manière personnelle et indépendante
- Etablir l'égalité des droits de l'homme et de la femme
- Abolir les préjugés de tout ordre, de race, de nationalité ou de religion
- Faire progresser la justice et la coopération économique
- Eliminer les extrêmes de richesse et de pauvreté
- Promouvoir l'accès pour tous à l'éducation
- Harmoniser l'esprit scientifique et les concepts spirituels et sociaux
- Encourager l'adoption d'une langue auxiliaire universelle
- Atteindre l’équilibre entre la protection de la nature et le développement
- Instaurer un système fédéral mondial fondé sur la sécurité collective et l’unité de l’humanité.

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Le Respect de la Vie à naître pour une Culture de la Paix


Le respect de la vie, et celui de la vie à naître s’inscrit comme une valeur suprême dans la Foi baha’ie. Toutefois, on peut constater qu’il est fait mention dans les Ecrits, des cas de grossesse douloureux avec problèmes médicaux ou viol de la femme, et grâce à l’infinie miséricorde de Dieu, la plus grande liberté de conscience est laissée aux parents concernant la décision à prendre.

Baha’u’llah précise : « Sache que l’âme qui est commune à tous les hommes est issue du mélange des choses après leur maturation comme tu peux l’observer dans le germe ; une fois que le mélange a atteint son état prédestiné, Dieu manifeste l’âme qui est latente en lui. Ton Seigneur fait ce qu’il veut et ordonne ce qui lui plaît. »
(Sourate du Ra’is verset 30)

Loin de créer un front commun des religions pour le respect de la vie, qui s’opposerait à des pratiques légalisées, le thème proposé porte à mettre en commun la réflexion de nos différentes traditions religieuses pour promouvoir l’urgente nécessité qu’il y a à considérer la personne humaine et à lui procurer les éléments d’édification pour réaliser une vie à la mesure de sa dignité.

Nature spirituelle de l’homme


« O fils de l'esprit ! Je t'ai créé noble, pourtant tu t'es abaissé. Elève-toi donc à la condition pour laquelle tu fus créé. »
(Baha'u'llah, Paroles Cachées Verset : 1.22)

« O fils de l'esprit ! Je t'ai créé riche, pourquoi t'abaisses-tu à la pauvreté ? Je t'ai fait noble, comment peux-tu t'avilir ? De l'essence du savoir je t'ai conféré la vie, pourquoi cherches-tu la lumière auprès d'un autre ? De l'argile de l'amour je t'ai façonné, comment peux-tu t'occuper d'un autre que moi ? Tourne ton regard vers toi, afin que tu puisses me trouver présent en toi, fort, puissant, subsistant par moi-même. »
(Baha'u'llah, Paroles Cachées Verset : 1.13)

Les enseignements baha’is insistent sur le fait que la nature humaine est hautement spirituelle et qu’il ne peut y avoir de solution durable à un problème humain qui ne tienne compte de ce fait.

Egalité homme-femme


Force m’est de constater que dans les expériences que j’ai vécues dans le cadre de ma formation de conseillère conjugale et familiale et dans le suivi de situations familiales difficiles, la femme se trouve très souvent bien seule pour faire face notamment à une grossesse non souhaitée.
La plupart des drames humains se produisent quand il y a dépréciation de l’individu.
Dans le domaine qui nous préoccupe, ce manque de considération de la personne pour l’autre et pour elle-même peut se manifester dans les relations homme-femme, dans le sentiment d’infériorité inculqué dès l’enfance aux petites filles et corollairement, dans l’affirmation de la supériorité masculine, dans l’absence de tout sentiment de responsabilité, dans l’indifférence à la détresse humaine.
Les faits du non-respect de la vie, au-delà des conséquences de mal-être et de culpabilité personnelle, revêtent également un caractère dramatique quand il s’agit de coutumes ou d’habitudes instituées dans certains pays où le premier enfant se doit d’être un garçon. Aussi constate-t-on qu’il manque de filles qui ne sont jamais nées. A ce triste tableau s’ajoute la réalité constatée que trop de garçons arrivant à l’age adulte ne trouvent pas d’épouses, en découlent violence et prostitution.
A l’évidence, il est nécessaire que le principe d’égalité de l’homme et de la femme se répande encore davantage et qu’il soit respecté sous toutes les latitudes. Voici déjà plus de 150 ans Baha’u’llah demandait d’abandonner les préjugés et affirmait comme un principe spirituel l’égalité de l’homme et de la femme. Il préconisait même, pour les familles ayant peu de moyens, de privilégier l’instruction des petites filles, futures mères et donc premières éducatrices de la prochaine génération.

« Et parmi les enseignements de Sa Sainteté Bahá'u'lláh il y a l'égalité des femmes et des hommes. Le monde de l'humanité a deux ailes - l'une est la femme, l'autre l'homme. Ce n'est que lorsque les deux ailes se seront également développées que l'oiseau pourra voler. Si une aile reste faible, le vol est impossible. »
(Abdu'l-Baha, Les bases de l'unité du monde)

Confiance


Un autre point qui mérite d’être soulevé est que, bien souvent, le drame de l’avortement se produit par absence de confiance. Il devient alors la seule solution envisageable avant le total désespoir.
Confiance dans les deux partenaires du couple, dans la famille, dans la société, dans l’avenir.
Comment faire naître un enfant quand je n’ai pas confiance en son père qui, peut-être a déjà tourné les talons, et en moi-même qui ne serai peut-être pas capable de l’élever, en la société qui ne me donnera pas de travail et dans l’avenir qui ne promet rien.
On constate souvent dans ces cas tragiques une rupture du sentiment affectif, une profonde solitude, un refus d’assumer les conséquences d’une certaine négligence.
Ces questions sont vraies et poignantes et face à la détresse humaine la compassion doit toujours être présente et le jugement d’un tel acte aussi grave soit-il, est à écarter.
Pour nous, croyants, la question se pose plutôt en ces termes : qu’avons-nous à faire pour qu’au désespoir humain ne s’ajoute pas l’acte irrémédiable ? Comment protéger la femme et son enfant ?

« L’amour est la cause de l’existence de tout phénomène et l’absence d’amour est la cause de la désintégration ou de la non-existence. Nous découvrons dans l’existence de l’homme l’attraction du cœur, les sensibilités et affinités qui lient les hommes ensemble, leur permettant de vivre et de s’associer dans l’amitié et la solidarité. Si l’amour s’éteignait, l’affinité des cœurs serait détruite, le phénomène de la vie humaine disparaîtrait. »
(Abdu’l Baha, Les bases de l’unité du monde)

Education


Devant cette interpellation profonde aucun croyant ne peut rester indifférent. Une patiente éducation de l’homme est nécessaire, qui lui enseignera, par amour de Dieu, que l’être humain est unique, que la vie est précieuse, qu’il est riche de capacités et de talents, qu’il est capable de développer ses potentialités, que son existence est interdépendante de toute autre existence et qu’il est destiné à de nobles tâches.
Dans ce processus, la famille prend ici toute sa place, elle éduque et protège, et tels des jardiniers attentifs, les parents aident les jeunes plantes à croître en leur prodiguant avec amour les soins adaptés. Ne dit-on pas que la famille est la cellule de base de la société. Un autre pan de l’éducation humaine se fait par la religion. Les enseignements des saintes manifestations de Dieu portent en eux une richesse infinie apte à élever l’homme.

« L'homme est le talisman suprême. Mais, faute d'une éducation convenable, il a été frustré de ce qui lui appartient en propre. D'un mot sorti de la bouche de Dieu, il a été appelé à l'être ; d'un autre, il a été rendu capable de reconnaître la source où il doit puiser son éducation ; par un troisième mot lui ont été garanties sa condition et sa destinée.
Le grand Etre dit : Voyez en l'homme une mine riche en gemmes d'une inestimable valeur. Mais, seule, l'éducation peut révéler les trésors de cette mine et permettre à l'humanité d'en profiter. »
(Baha'u'llah, Extraits des Ecrits ch 122)

Conclusion


La capacité de changement ou de transformation inhérente à l’individu est très lente et toute une vie ne suffit peut-être pas. Croire qu’une morale, basée sur des interdits, permettrait une amélioration de la condition humaine me semble pratiquement impossible et risquerait fort de se présenter comme le « bien » contre le » mal », au risque de puritanisme et d’hypocrisie.

L’être humain oscille sans cesse entre la part de lumière et d’ombre qui semble l’habiter et il en est de même pour nos sociétés.
Nous pensons fermement que cette zone d’ombre constitue non pas un mal contre lequel il faut lutter obstinément, mais un espace qui nous reste à éclairer, l’espace du non accompli qui s’illuminera doucement, à mesure que nous acquerrons une perception plus fine de nous-même, une réceptivité plus grande des enseignements divins et une meilleure connaissance de Dieu,

Seule une acceptation aimante des lois et principes divins permettra à l’individu d’ajuster sa conduite en ayant conscience qu’il le fait par amour de Dieu. En fait, le but des religions est de changer le cœur de l’homme, de l’amener à établir des liens d’amour avec son créateur et avec ses semblables.

La restauration de ces liens dépend essentiellement de la ferveur des hommes et des femmes de foi à bien servir Dieu et l’humanité, contribuant ainsi à l’édification d’un monde plus juste. Quand cette justice sera établie, le monde accèdera alors à la paix.
 
Liens relatifs
· Plus à propos de Dialogue interreligieux


Article le plus lu à propos de Dialogue interreligieux:
Etapes de la vie dans les religions