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Publié le Jan 06, 2008 - 11:35 PM
Vivre ensemblede Patrice OBERT
Président de La Fontaine aux Religions.


Rencontre de Rovereto – Mai 2008
Nos valeurs et notre identité européennes


Comment articuler la réflexion sur nos valeurs communes (sous-entendu les valeurs européennes qui sont les nôtres), l’identité européenne qui nous est commune et le dialogue inter-religieux qui nous réunit à Rovereto ? Cette question présuppose des valeurs et une identité communes, c'est-à-dire partagées par tous ceux et celles qui se reconnaissent européens et qui les différencient d’autres valeurs et d’autres identités. Dit autrement, cette question interroge notre civilisation dans ce qu’elle a de particulier.

Esquissons quelques définitions des termes puis présentons notre thèse.

Quelques définitions :
Les valeurs
constituent, à mon sens, les briques de base d’une civilisation. Autrement dit, ce pour quoi des hommes et des femmes appartenant à cette civilisation vivent ou sont prêts à mourir. Elles constituent le socle, souvent non formalisé, non explicite, qui est commun aux individus d’une société. Ces valeurs, nous le verrons, correspondent dans le cas de l’Europe à une liste de références, un spectre assez large de termes nombreux et souvent contradictoires.

L’identité est, toujours selon moi, la photographie à un temps T des valeurs qui sont en cours, qui animent véritablement les hommes et les femmes de cette civilisation, à ce moment-là. Autrement dit, l’identité rassemble un certain nombre de valeurs privilégiées, à un moment donné de l’histoire d’une civilisation.

La spécificité de l’Europe tient sans doute au fait que, au fil de l’histoire, l’identité européenne a changé. C’est donc une identité multiple, qui se nourrit d’un terreau de valeurs elles aussi multiples, dont les conjugaisons variables ont dessiné et dessinent encore aujourd’hui des visages différents, qui sont pourtant ceux de la même civilisation.


La thèse défendue ici est la suivante : le dialogue inter-religieux est sans doute une clé essentielle pour sortir l’identité européenne contemporaine de l’impasse actuelle de la Modernité, en permettant à l’Europe de conjuguer Démocratie et Spiritualité.

Nous cheminerons en quatre temps :

1-Notre civilisation occidentale contient des valeurs nombreuses, variées, contradictoires liées aux héritages multiples qui ont constitué l’Europe au fil de l’histoire.
2-Notre identité européenne est la photographie à un temps T des valeurs qui prééminent, mais elle reste une identité écartelée
3-Le problème actuel auquel nous sommes confrontés est le suivant : comment se fait-il que, compte tenu de toutes nos valeurs, notre civilisation aboutisse aujourd’hui à l’impasse de la Modernité ?
4-Le dialogue inter-religieux – et notamment le dialogue entre les monothéismes- est une clé pour aider l’Europe à dépasser cette impasse en lui permettant de retrouver de l’intériorité.

1-Notre civilisation occidentale contient des valeurs nombreuses, variées, contradictoires liées aux héritages multiples qui ont constitué l’Europe au fil de l’histoire.

L’esprit de l’Europe, c’est l’Occident. On parle rarement de la civilisation européenne, lui préférant l’expression de la civilisation occidentale. La civilisation occidentale berce l’Europe. Nos valeurs sont celles qui constituent, qui fondent, qui nourrissent la civilisation occidentale. Comme Edgar Morin l’a si bien dit « L’Occident a été un petit fragment de l’Europe, désormais, l’Europe est un petit fragment de l’Occident ». (Penser l’Europe, édition Gallimard 1997 )

La civilisation occidentale contient des valeurs nombreuses, et fortes, mais souvent contradictoires. Ceci est du aux héritages variés qui l’ont constituée et a des conséquences majeures.

Le fait unique, qui caractérise l’Europe par rapport à tous les autres continents et aux autres civilisations, c’est la fécondation de la synthèse gréco-romaine par le triple héritage juif, chrétien et musulman, les deux premiers monothéismes s’étant introduits au cœur de la synthèse existante, le troisième ayant joué un double rôle externe, d’une part comme médiateur, d’autre part comme repoussoir.

J’ai coutume1 de dire que deux images peuvent illustrer notre civilisation : celle de l’éponge, car nous avons absorbé une grande quantité d’apports, outre ceux déjà cités, ceux notamment des peuples de la Mer et des peuples des Steppes, et celle du voltmètre, car nous avons mis sous tension les valeurs de tous ces apports et, selon les époques, nous mettons l’accent, la priorité, sur telles ou telles valeurs, au détriment d’autres.

Parmi ces valeurs, on peut citer :

- La volonté impériale et la justice, la soif de conquête et le respect du droit (héritage romain)
- La mesure (et la démesure), la géométrie et l’architecture, le sens du beau et de l’équilibre, la soif de jouir du présent, l’esthétique, mais aussi le sujet, la personne, la liberté, la raison (héritage grec)
- L’introspection, le sens linéaire de l’histoire, le progrès, le messianisme, le Dieu Unique, le visage de l’autre-visage de Dieu, le caractère sacré de toute vie , la promesse d’une bénédiction de toutes les Nations, la valeur de la connaissance et de l’étude (héritage juif)
- L’amour de Dieu et l’amour du prochain, la valeur de la vie sur Terre, la prééminence du service d’autrui, la folie de la résurrection, la fraternité, l’égalité des humains (héritage chrétien)
- La transcendance absolue de Dieu, le sens de l’hospitalité, la justice (héritage musulman.
- En outre, l’Europe a produit une dimension particulière et unique, tout à fait essentielle, le refus de Dieu comme fondement de la société , avec sa déclinaison moderne, la laïcité, comme cadre de co-existence de toutes les opinions et garantie de la liberté de conscience


La synthèse occidentale se caractérise également par trois traits qui la différencient de toutes les autres civilisations et singularise l’identité européenne :
- L’Europe fabrique de l’universel dans les rapports entre humains et dans le rapport entre les humains et la Nature. Ces éléments universels, qui font partie de sa propre culture, se sont diffusés dans le monde entier au gré de l’expansion coloniale européenne, sous forme des Droits de l’Homme et de l’aventure technicienne, fondée sur la science.
- L’Europe cultive l’auto-critique, à partir de la raison critique et de l’introspection
- L’Europe crée l’individu.

La synthèse occidentale a ainsi produit historiquement des périodes aussi diverses que l’Empire romain, la Chrétienté médiévale, la Renaissance, les Lumières, la révolution industrielle, les temps modernes, la Modernité, la Mondialisation.

2- Notre identité européenne est la photographie à un temps T des valeurs qui prééminent, mais elle reste une identité écartelée.

En fonction des époques, des valeurs différentes ont servi de références. L’Europe a cette faculté d’être en mesure de se replier, de renaître, de se métamorphoser pour faire socle de valeurs différentes et ainsi rebondir, réinventer, ce qui donne à la civilisation occidentale cette image d’un perpétuel jaillissement.

Mais cette capacité lui donne aussi, par conséquent, une autre caractéristique, celle de faire de l’Européen un être écartelé car traversé par des dimensions opposées, qu’il vit dans le drame, traversé par le démon de l’aventure, perpétuellement attiré par la mort, toujours oppressé par une inquiétude créatrice qui le met debout et en marche, qui le fait marcher sur les cimes, mais qui le projette aussi au cœur des ténèbres

Ainsi, l’Européen a-t-il toujours été cet humain partagé, tiraillé entre Ciel et Terre, prêt à se mettre à genoux devant son Dieu nouveau-né, mais se dressant aussitôt fièrement et crachant vers les étoiles en oubliant son Dieu et en osant provoquer sa jalousie, en revendiquant même de le nier.

C’est cet Européen qui a fait du XXème siècle l’un des plus terribles de notre histoire, en inventant les totalitarismes, le nazisme et le communisme.

Cet écartèlement se retrouve dans les confrontations qui ne cessent de traverser les sociétés européennes :
Confrontation entre les humains et les dieux (Prométhée) ou réconciliation entre eux (Jésus)
Confrontation entre une essence humaine liée au divin ou une pensée sans fondement
Confrontation temporelle entre l’Empereur et le Pape
Confrontation entre la puissance collective et la résistance individuelle
Confrontation entre une société machiste et la revendication féministe

Cet écartèlement se retrouve dans le sens même donné à la vie humaine, sens qui se dessine à l’articulation entre destinée individuelle et destinée collective.


3- Le problème actuel auquel nous sommes confrontés est le suivant : comment se fait-il que, compte tenu de toutes nos valeurs, notre civilisation aboutisse aujourd’hui à l’impasse de la Modernité ?

Durant des siècles, jusqu’au milieu du XXème siècle, deux éléments forts se sont conjugués : d’une part une sorte de mission civilisatrice dont l’Europe se sentait collectivement porteuse, d’autre part la préoccupation individuelle du salut de l’âme. Un basculement décisif a eu lieu a la moitié du XXème siècle. Après Auschwitz, Hiroshima et le Goulag, l’énergie collective de l’Occident s’est transmuée en une sorte de folie consommatrice, tandis que la quête du bonheur se substituait au salut de l’âme. D’un coup, des siècles de valeurs partagées et proclamées se sont effondrés devant le désastre porté par les deux totalitarismes issus de l’Europe et devant le sacrifice des Innocents accompli par la puissance américaine. Désormais, accoudée à une puissance matérielle inégalée, relayée, voire reléguée, par les Etats-Unis qui ont diffusé son modèle de développement à toute la planète à travers la mondialisation, dépassée dans sa quête matérielle par son prolongement américain, l’Europe s’interroge sur son statut, sur ses valeurs, sur son devenir.

Nous en sommes là, avec nos fabuleux héritages sur les épaules, avec plus de valeurs qu’il n’en faudrait pour être fiers de notre passé, mais ces valeurs tournent apparemment à vide, ne parviennent plus à nous faire vivre et mourir.

Nous croulons sous le succès matériel de notre civilisation Moderne et sommes « avalés » par la réussite d’une technologie que plus rien ni personne ne semble en mesure d’arrêter, ni même de contrôler. L’Humain, désormais, est entraîné dans une course infinie à la nouveauté technologique alors même que nous découvrons soudain, épouvantés, l’ampleur de nos erreurs, de nos dégâts, de nos catastrophes : une Nature bafouée et qui commence à se venger, une dignité humaine attaquée de toutes parts, des rapports humains pervertis par l’argent et désormais marqués par la solitude, une incapacité à aimer et à respecter nos Anciens, une incapacité pour l’homme et la femme à vivre ensemble dans le respect.

Nous avons tellement investi dans le Bonheur individuel et tellement cru que ce Bonheur se déclinait dans l’avoir -en oubliant l’être, l’aimer et l’agir- que nous sommes soudain désemparés, incapables de partager une espérance collective.

La société occidentale contemporaine a tous les traits :
d’une société de frustration, qui dénature la liberté sous couvert de liberté
d’une société individualiste, qui détruit les solidarités sous couvert de promotion de l’individu
d’une société matérialiste qui, sous couvert d’humanisme, détruit tout sens de la vie
d’une société de l’immédiateté qui, sous-couvert de bonheur, rend l’humain malheureux et incapable de réagir
d’une société suicidaire, qui a tant dégradé la Nature qu’elle n’en maîtrise plus les évolutions dramatiques.

On aboutit au paradoxe fondamental que, sous-couvert des grandes valeurs défendues par la Modernité - la liberté, l’égalité, la raison, la solidarité -, se constitue insidieusement ce que j’ai dénommé dans mon ouvrage un Ordre Moderne, qui a les traits d’une véritable société magique, c'est-à-dire d’une société où l’humain s’en remet à des forces supérieures pour diriger sa vie.

4-Le dialogue inter-religieux – et notamment le dialogue entre les monothéismes- est une clé pour aider l’Europe à dépasser cette impasse en lui permettant de retrouver de l’intériorité.

Dans ces conditions, quelles valeurs peuvent–elles être les nôtres et en quoi le dialogue inter religieux peut-il être source d’un renouveau ? Telle est la question au coeur de nos rencontres.

La piste ici proposée consiste à « piocher » de nouveau dans le sac de nos valeurs. Nous avons vu que la spécificité de notre civilisation est justement de disposer d’un spectre très large de valeurs. Celles qui dominent actuellement (la maîtrise de la matière, l’individu, la possession de biens matériels) n’ont aucune vocation hégémonique. Nous avons en nous-mêmes les ressorts de notre renouveau. Retrouver d’autres valeurs qui sont les nôtres en les conjuguant aux fruits apportés par la Modernité, tel est bien le défi qui se dresse devant nous

C’est en ce sens que le dialogue inter-religieux trouve tout son sens et, au coeur de ce dialogue, le dialogue entre les monothéismes. Je pense sincèrement que les monothéismes ont une place spécifique dans l’identité européenne, parce qu’ils sont, en même temps, extérieurs à l’Europe (ils sont nés hors cette zone géographique, ils ne font pas partie de la synthèse gréco-romaine initiale) et intérieurs à la matrice originelle de l’Occident, cet esprit de l’Europe. De surcroît, la géo-politique contemporaine fait du Proche-Orient et de Jérusalem, Ville-cœur de chacun des trois grands monothéismes, les lieux clés de la paix ou de la guerre en ce début de XXIème siècle.

Ceci n’exclut nullement le dialogue avec les autres traditions religieuses. Elles peuvent nous apporter beaucoup de richesses. Mais, en tant qu’européens, c’est, je crois, dans une Réconciliation entre la Modernité, dont nous sommes les accoucheurs, et les monothéismes, dont nous sommes les héritiers, qu’il faut en priorité rechercher nos valeurs de demain.

Dans cette démarche – difficile-, plusieurs pistes se présentent :

a) Redonner du sens au désir de l’humain : pour les monothéismes, l’humain se sait d’abord et avant tout créature voulue et aimée par Dieu. Le désir profond de l’humain, créature finie en quête d’un amour infini, est la rencontre avec son Créateur. Ce désir déséquilibre l’humain et le met en mouvement. Les monothéismes ne peuvent accepter une société contemporaine qui exploite ce désir en faisant mine de le combler avec des biens matériels, qu’ils soient tangibles ou de plus en plus virtuels.

b) Travailler au respect de l’intégrité humaine et de l’altérité homme/femme : tout en respectant les choix individuels de tout humain, les monothéismes s’élèvent contre ce qui nie le caractère sacrée et la particularité de chaque être humain (exploitation économique, euthanasie, clonage), et contre ce qui bafoue l’égalité entre l’homme et la femme, contre ce qui rejette l’altérité, fondement de l’ordre social (mariage homosexuel et homoparentalitté)

c) Réintégrer une dimension spirituelle à la vie terrestre. Ceci passe par :
- reprendre conscience que la Terre est un cadeau du Créateur, et que l’humain n’est qu’invité
- retrouver le sens de la contemplation dans un monde qui s’agite perpétuellement
- valoriser le don dans un monde où tout s’achète et se vend
- redonner de la gratuité dans des rapports humains de plus en plus intéressés
- valoriser le partage
- accueillir l’étranger dans un monde qui se ferme
- laisser une place aux autres dans un monde qui exclut et qui a de plus en plus de mal à intégrer, les jeunes, les étrangers, ceux qui sont différents
- retrouver le sens de la prière et de la méditation, dans un monde qui ne laisse plus de place au silence

d) Redéfinir l’espace de la laïcité.
La laïcité est essentielle dans notre société car elle crée cet espace neutre qui permet l’expression de toutes les croyances. Mais cette laïcité, à trop vouloir réduire la dimension spirituelle à l’espace privé, est devenue appauvrissante.
-la laïcité nous a coupés de notre mémoire culturelle (cf rapport de Régis Debray)
-la laïcité a sapé les bases de notre identité (avec les problèmes d’intégration sociale que cela pose aujourd’hui : s’intégrer, oui, mais à quoi ?)

Ceci incite à s’interroger sur ce qu’est «l’espace public » avec l’idée d’un espace public protégé, où s’élaboreraient les règles et les valeurs du vivre ensemble, et d’un espace public ouvert, où les religions seraient reconnues légitimes à s’exprimer, dans le respect des règles de l’Etat de droit, naturellement.

Une telle approche suppose beaucoup de bonne volonté, voire surtout beaucoup de volonté de la part des différentes confessions. C’est là tout l’enjeu du dialogue inter-religieux. Un tel dialogue suppose notamment d’être fermes sur le cœur du message religieux et ouverts sur ce qui n’est pas l’essentiel. Il suppose aussi une attentive ouverture vers la société civile, qui peut souligner ce que nos traditions religieuses comportent –reconnaissons-le- d’archaïque en matière de tolérance, de vision de la place des femmes, de respect de la démocratie et d’acceptation de la raison critique.

*

En conclusion, nous sommes confrontés à la question initiale : Quelles valeurs pour l’Europe pour demain ? L’Europe a joué un rôle majeur durant ces derniers siècles. Aujourd’hui, c’est un continent encore riche, mais toujours marqué par les événements du XXème siècle. La construction européenne, initiative formidable et inédite, s’interroge. La mondialisation est une sorte de victoire du mythe européen. Elle porte bien des menaces, même si elle peut potentiellement engendrer moins de pauvreté. Comment faire pour que l’Europe participe, à sa façon, à la construction de l’avenir ? L’enjeu est sans doute de mener une bataille systématique contre la pauvreté et pour la paix. Mais nous savons désormais que la pauvreté n’est pas seulement matérielle, elle est aussi spirituelle, et que la paix n’est pas seulement celle entre les peuples, elle se joue au cœur de chacun et chacune.

Si l’Europe veut apporter une pierre utile à cette humanité de près de 10 milliards d’humains, elle aura à apporter des réponses qui ne seront pas celles de la puissance (qu’elle a eue, qu’elle n’a plus et dont elle est revenue). Peut-être lui revient-il de faire preuve une nouvelle fois d’innovation et de s’adosser à propres valeurs pour être, non une Europe-Puissance, mais une Europe-Médiatrice, et pour inventer un mode d’être qui conjugue Démocratie et Spiritualité.

4 janvier 2008

 
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